Un cour ouvert épouse tout le réel des limites humaines et saisit en profondeur les dimensions sans borne de la miséricorde. Et ce cour, c'est celui de Jésus. Si à nos yeux, il a pu paraître fermé, la lance du soldat qui a percé son cour ne dévoile pas l'épanchement du fiel et de l'amertume, mais le jaillissement de la vie (sang et eau) qui rafraichit et fait naître de nouveau à tout âge. Le visage de Jésus s'imprègne sur tout cour humain ouvert et se laisse contenir par les dimensions et dispositions de chacun des cours sans limiter les dimensions du ' Dieu est Amour '.Aimer son prochain, signifie désormais avoir soi-même le cour ouvert à l'humanité du prochain ; c'est aimer ce que je n'aime pas en moi, mes vulnérabilités. Si le prochain, en occurrence le pauvre, nous rebute d'abord, c'est qu'il n'a rien sur lui qui nous fascine. Son état contrarie en moi ma dignité et mon désir fondamental d'être-plus.